Seconde partie: Voyage en Inde du sud du 2 juin au 4 juin 2011

Le 2 juin

Pas de repos possible dans le car. Je ris moins. Secousses, freinages brusques, route chaotique, bruit de climatisation… Les amortisseurs n’amortissent plus. Nous avons l’impression de dormir sur un matelas vibro-massant. Cela me rappelle le spa de l’institut. Où sont les hydrojets ?

Nous venons de nous endormir quand à 4 h, le chauffeur nous indique que c’est la pause pipi. J’hallucine ! Où suis-je ? Arrêt rapide mais suffisant pour nous tirer de notre sommeil. Agnès sort, je n’en ai pas le courage. Quand mes yeux s’ouvrent de nouveau il est 9 h. Oups ! Une heure de retard sur l’horaire prévu et un mal de dos tenace pour toutes les deux. Nous ne sommes pas encore arrivées. Quel voyage en Inde du sud !

Enfin Goa, 14 h de voyage plus tard. Nous prenons un taxi avec un jeune couple allemand suisse qui connait un endroit calme sur la côte. Encore une bonne heure de route. Leur façon de conduire est aussi dangereuse qu’en ville. Il y a toujours une voiture ou une moto qui vient en face et cela passe à trois ou quatre de front grâce au Klaxon magique. Aucune visibilité dans les virages. Rien ne les perturbe. Nous si !

Enfin, un hôtel propre, exotique et pas cher (11€ la nuit). La climatisation fonctionne et c’est tant mieux. Ils ont deux panneaux solaires sur leur terrasse. Il fait moins moite qu’à Bombay. C’est l’air marin.

Nous ne nous sommes pas douchées depuis 24 h. Ventre vide aussi. Nous choisissons de remédier à tout cela.
Régal de l’eau fraîche et régal épicé. Enfin un vrai repas.

Direction la plage et sa mer chaude, la sieste et les négociations serrées pour acheter des bijoux. Trop gourmandes ! Mais charmantes. Agnès est dure en affaire. Je n’achète rien. Elles abusent un peu trop. « Carrément » insiste Agnès. 3700 roupies trois bijoux alors que le guide du routard n’en donnerait pas plus de 900 roupies. J’abandonne ! Pas elles, un peu « sécotine ». Je m’endors.

Impressionnant le nombre de corbeaux !

Au moment du dîner, un déluge de pluie s’abat sur la ville. Nous souhaitons que ce ne soit pas la mousson qui démarre. L’orage est au rendez-vous.

Il pleut à torrent. C’est bien pour les cultures. Nous espérons que cela ne durera pas.

Le 3 juin

Il a plu toute la nuit. Coupure d’électricité. Ce matin alternance d’averses et pause soleil. La journée ne sera peut-être pas si humide que cela. J’entends de la musique au loin. On dirait le Boléro de Ravel. Incongru !

Cette région de l’Inde a été colonisée par les portugais. Présents jusque dans les années 60 je crois. Forte empreinte architecturale et colorisée. Couleurs vives : violet, bleu, rose, jaune, orange, turquoise… Cela pétille. Il y a de belles maisons preuve d’une certaine richesse du lieu fortement touristique. Beaucoup plus d’occidentaux ici. C’est un lieu de villégiature recherché. Beaucoup de boutiques de souvenirs. Tissus, vêtements, bijoux, sculptures…

Aujourd’hui est véritablement notre première journée de repos sans transfert et sans visite. Juste la plage et un bon livre. Dommage, le temps change très vite. Les averses ne durent pas mais nous empêchent de nous éterniser sur le sable. Le temps semble ralenti par rapport à la frénésie de Bombay. C’est bon d’être en Inde du sud.

Nous ne partirons que dimanche matin à 6 h. Un taxi nous amène à la gare direction Mangalore puis Mysore. Pas d’autres possibilités. Encore un sacré voyage en perspective. Nous comprenons qu’il n’y a pas de places assises dans le train. Juste en couchette. En pleine journée, c’est original !!! Mais non, en fait les couchettes sont rabattues pour former des banquettes où nous pouvons nous asseoir. Nous le comprendrons une fois dans le train.

Le temps n’est plus le temps. Je n’arrive pas à me repérer. Agnès me dit que nous sommes vendredi. C’est le week-end de l’ascension. Ah ? Sans doute.

Nous avons commencé nos petits achats en Inde du sud.

Inde du sud

C’est l’occasion de négocier. J’ai des scrupules car je vois bien la différence entre mes moyens et les leurs. Je m’aide en me demandant le prix que je mettrai dans ces bibelots si j’achetais la même chose en France et je divise par deux. Il faudrait sans doute diviser par trois. Je n’ai pas l’énergie d’Agnès pour négocier.

La nuit d’hôtel est à 600 roupies soit environ 11 €. Ce n’est pas évident de jauger. Nous mangeons pour 150 roupies soit environ 3 €. Leurs bibelots sont proposés bien plus chers proportionnellement. Aucune logique.

Ne parlons pas de la qualité de ce qu’on nous propose. Les bijoux dits « en argent » ressemblent à de la pacotille. Par contre, j’ai vu de magnifiques statues et bols tibétains mais je n’ai pas assez de place dans le sac à dos. C’est dommage ! Je verrai à la fin du voyage.

Dîner aux chandelles. Encore une coupure d’électricité. Il pleut dans le restaurant. Le repas est délicieux. Nous mangeons rapidement et profitons d’une accalmie pour rejoindre l’hôtel (à côté heureusement). Un vrai déluge. C’est à voir. Nous avons toujours nos lampes de poche et nos k-ways à portée de main

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Deux heures après, toujours pas d’électricité. Pas de climatisation par le fait. « Que calor » !
Il fait nuit tôt en Inde du sud. Nous avons des bougies dans la chambre. Vraiment tout est particulier. Confort minimum mais suffisant.

Le 4 juin

Il a plu toute la nuit. C’est bon pour la nature. Moins pour nous. Nous ne ferons pas de plage aujourd’hui.

Journée farniente. Petits achats négociés. Massage ayurvédique. Dans une cabane sous les palmiers pittoresque et si petite. Juste la place d’installer deux lits de massage séparés par un rideau de fortune. Nous nous déshabillons et ne savons même pas où poser nos vêtements. Il pleut dehors et dedans.

C’est nouveau comme sensation surtout pendant un massage fort agréable néanmoins. Nous nous faisons masser toutes les deux en même temps. Il y a deux masseuses au service d’une matrone tout de rouge vêtu, aimable et serviable et qui a l’air de bien vivre de son centre ayurvédique (qui n’en a que le nom).

Bord de mer entre deux averses. Visiblement c’est un village de pêcheurs. Les barques sont rangées sur la plage. Les maisons sous les cocotiers sont recouvertes de plastique. Il y a beaucoup de vestige de maisons portugaises. Tout est en mauvais état. Nous visitons tranquillement au rythme indien. Petite église perdue sous les cocotiers face à la mer.

Les animaux se promènent librement. Beaucoup de chiens errants très sympathiques. Agnès adore faire copain-copain avec tous ces chiens. Je suis moins fan. Des vrais sacs à puces. Mais je leur accorde un air de brave chien. Des vaches et leurs petits déambulent dans les rues, rentrent dans les restaurants et les magasins. Pas de chèvres ici mais des cochons et leurs petits.

Il y a beaucoup de boutiques fermées car c’est la mauvaise saison pour eux. Tout le monde se prépare à la mousson. Ils protègent les terrasses avec ces grands plastiques bleus. C’est un style !

Toujours de nombreuses coupures d’électricité. Comme d’habitude, nous ne sortons pas le soir sans une lampe de poche et nos k-ways. Il fait nuit à 19h.

La nourriture est délicieuse. Nous nous rattrapons de notre disette de début de semaine. Les épices parfument les plats typiques. Tout semble frais et de bonne qualité.

La suite du voyage en Inde du sud : Couleurs et contrastes en Inde du sud troisième partie