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Ma mort est inéluctable. Mon illimitée et ma vie intérieure pleine d’énergie et créative, trouvera un jour son point de non retour ! Et je ne trouve rien de beau à cet instant ultime où tout s’arrête. 

Ma mort:

C’est la peur fondamentale qui parle de ma perte totale et complète. C’est le choc aussi de voir l’autre se figer, en miroir de ma propre destinée. Je vis ma propre mort dans le regard de l’autre qui s’est éteint. Alors comment penser ma mort ? Puisqu’elle n’est pas une expérience renouvelable. Unique et sans retour possible, c’est par la perte de cet autre que cela me renvoie à ce que je peux imaginer de la mienne. Et c’est aussi une petite mort comme une amputation de cet aimé qui est parti et dont je ne sentirai plus la présence autrement que dans un souvenir que le temps fini par effacer tout en gardant l’essentiel.

Elle fait partie de l’ordre des choses. On naît pour mourir un jour mais dans le déni quasi total de cette réalité ! Et de temps en temps, un décès d’un proche, et dans mon cas de mon chat adoré, nous remet face à la laideur qui nous arrache l’être cher ! 

Petite parenthèse:

Billy, mon chat/sage pas si sage, est parti pour un autre univers d’amour et de lumière. Vous êtes nombreux à l’avoir croisé et il ne laissait jamais personne indifférent avec son regard perçant d’un si beau vert et sa manière d’habiter l’espace de sa présence autoritaire. Notre relation était très fusionnelle et les amis des bêtes se reconnaîtront dans ce lien si humain. Billy a toujours fait les 400 coups et c’était un bagarreur hors pair car il défendait son territoire. Sauf qu’il n’a jamais compris que nous n’étions pas propriétaire de tout St Maurice de Gourdans.

Alors, il ne se contentait pas de protéger notre jardin clos mais allait chez les voisins chasser ses congénères !!! Nous avons passé des heures à le chercher assez régulièrement ! L’année dernière, il avait disparu 12 jours et par miracle un appel un matin. Il était à 10 km dans un jardin et son tatouage a permis nos heureuses retrouvailles. Un sursis d’un an. Il est revenu très affaibli et sa leucose (mordu un an plus tôt par un autre bagarreur) a grignoté du terrain malgré nos bons soins. Depuis quelques semaines, son état se dégradait avec une nette perte de poids. Je suis partie en Thaïlande (l’appel des éléphants) fin mai pleine d’inquiétude. Mais, il était bien là à mon retour. Je me préparais à notre séparation, celle qui ne permettrait pas un retour. Ces dernières 48h me laissent exsangue et abasourdie.

A propos:

La mort n’est jamais belle. Elle fait que plus rien ne sera comme avant. On peut s’y préparer mais rien n’y fait. A l’instant du dernier souffle, elle claironne sa puissance d’un non retour, de l’inévitable. J’ai voulu accompagner mon Billy jusqu’au bout comme j’ai déjà accompagné de nombreux compagnons à 4 pattes et à 2 pattes. La vie (la mort) m’a fait rencontrer la question de l’accompagnement de fin de vie de quelques amis et n’a pas attendu ma réponse : l’appel était sans appel. À chaque fois, je me dis que cela pourrait être doux et apaisé comme un au revoir. À chaque fois, ce n’est qu’une souffrance de part et d’autre. Plus ou moins selon… mais jamais sans souffrance. Elle est au mieux un soulagement qui peut éviter la pénibilité d’une maladie au long cours au d’une vieillesse malheureuse.

Une belle mort serait-elle celle qui s’installe pendant notre sommeil ? Elle serait Belle pour celui qui n’aurait pas à vivre la dernière seconde sous le regard de ses proches et elle serait belle pour ces mêmes proches alors épargnés de l’agonie ?

L’éprouvé du corps et de l’âme qui hurle cet abandon reste témoin de cet arrachement. C’est ainsi ! Il faut que je me le répète sans cesse. Je repense à tous ceux déjà partis ! C’est ainsi ! Je pense à ma condition humaine de le vivre et, à un moment inconnu, de le subir. C’est ainsi !

Vertige de la séparation qui s’accroche à la raison de nos lois mortelles mais avec une part meurtrie face à l’injustice. 

Pourquoi ce mystère:

La mort devrait nous être racontée. De quoi est fait l’après d’un quotidien qui sera sans l’autre et de l’après de mon âme quand sonnera mon tour. Elle ne nous est pas racontée sans doute pour ne pas l’inviter trop tôt. Les religions ont en fait un levier pour obtenir obéissance. Rien n’engageant pour se lier d’amitié !!!

Il y a en nous une peur évidente de la mort. Dès notre naissance nous sommes au travail de ce trépas. Notre vie porte le challenge de le reculer au plus loin. Prendre soin de soi et vieillir dans de bonnes conditions sont les messages détournés pour une préparation à l’impensable. Par la prévalence du corps, on tente d’occulter les effets de l’esprit ! 

 

Je me sens aujourd’hui dans cet hyperréalisme presque cynique comme une réponse à la blessure d’abandon qui enfle à chaque départ pour l’au-delà. S’il y en a un !!! Je me sens marcher au ralenti dans le brouhaha du monde extérieur dont je suis extraite pour un temps de deuil. Tout semble identique sauf mon manque qui me rend décalée.

 

Non, la mort n’est pas belle. Elle m’ampute de mes chers proches et me rend à chaque fois orpheline. Il y a cependant à l’accepter puisque rien n’arrête le temps. 

 

Il y a à faire comme si j’allais mourir demain pour déguster l’instant présent de la manière la plus vivante possible et profiter des enseignements de mes chers disparus. Je suis celle qui reste avec ses forces vives pour continuer ma route. J’accepte de vieillir et de faire quelque chose d’heureux et d’intéressant de ma vie pour traverser cette inconnue.

 

Je n’ai pas le choix ! 

 

S’il y a un ailleurs, c’est la voie que je choisis pour vivre que le lien n’est pas coupé et qu’il y a encore et toujours une communion au-delà des apparences. Le monde de l’invisible et du non tangible serait ce qui rend la mort plus douce si je ne peux pas encore penser qu’elle est belle.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]