Ethymologie :

Le terme « psychothérapie » est composé de deux mots : « Psycho » de psychisme, l’âme, l’esprit… et « Thérapie » de soigner, prendre soin de… c’est un ensemble de pratiques qui visent à soigner tout mal-être psychologique essentiellement par le biais de la parole. La psychothérapie s’adresse à toute personne en souffrance psychologique ou physique. Il s’agit d’un processus complexe qui peut prendre du temps pour rendre possible une meilleure connaissance de soi et une résolution des conflits même anciens, conscients ou inconscients. On peut dire que l’être humain est un être psychosomatique : le corps et l’esprit sont en interaction continuelle. La psychothérapie est donc une approche globale et intégrative car le corps n’en est pas exclu. Dans le cas de graves troubles mentaux ou de conduite addictive (drogue, alcoolisme), elle peut venir en complément d’un soutien médicalisé.

Historique :

C’est le psychiatre anglais Walter Cooper Dendy qui introduit le terme de « psychotherapeia » en 1853. Le terme définitif de « psychothérapie » aurait été inventé par Hippolyte Bernheim chef de file de l’École de Nancy « qui publia en 1891 un ouvrage intitulé Hypnotisme, suggestion, psychothérapie ».

La psychothérapie est essentiellement née des travaux de Sigmund Freud (il la baptise psychanalyse) à la fin du 19ème, début du 20ème siècle. Il a été un des premiers à avancer qu’une personne souffrant de maux physiques pouvait somatiser et que le psychisme prenait une grande part dans la genèse des pathologies. En quelque sorte, c’était exprimer en maux ce qui n’arrivait pas à s’exprimer par des mots (hystérie). Nous pouvons aussi rendre hommage à d’autres illustres chercheurs : « l’analyse psychologique » de Pierre Janet, la « cure par la parole » de Josef Breuer, « l’hypnose » de Jean-Martin Charcot.

Critères :

Il existe de nombreux courants psychothérapeutiques et il n’est pas si simple pour le profane de s’y retrouver. Mais ce qui prime, c’est la relation de confiance qui peut s’instaurer entre le patient et le thérapeute. Celui-ci est nommé aujourd’hui psychopraticien ou psychothérapeute relationnel, psychothérapeute, psychanalyste, psychologue ou psychiatre. Il se doit d’avoir pleinement intégré sa méthode, avoir suivi lui-même une psychothérapie et être supervisé dans sa pratique.

Supervision :

C’est la rencontre régulière avec un professionnel qualifié qui peut par sa compétence et son expérience aider le thérapeute à mieux saisir la question notamment du transfert et du contre-transfert. Il apporte aussi un soutien  car le métier de psychothérapeute nécessite un grand investissement. Il peut être psychologiquement difficile et surtout très complexe. C’est un appui extérieur bienveillant et formateur.

Les différentes psychothérapies :

Il existe essentiellement les psychothérapies d’inspiration psychanalytique, systémique, cognitivo-comportementale. En pratique, le courant actuel étant de puiser dans chaque école ce qu’il y a de mieux pour l’adapter au service du patient. Les différences sont toutefois sensibles. Cela demande un positionnement différent de la part du praticien (toucher corporel, intervention active ou non-intervention, techniques diverses…).

Les approches règlementées

 

La psychologie :

Le savoir universitaire (5 ans d’études) est important mais insuffisant pour prétendre au titre de psychothérapeute ou psychanalyste œuvrant à partir de la relation et non pas qu’à partir de connaissances en psychopathologies. Il faudrait aux psychologues, pour prétendre au titre de psychothérapeutes relationnels, encore quelques années d’études dans une école spécialisée. Le psychologue clinicien fait passer des tests et contribue aux diagnostics des maladies mentales. Il travaille souvent en institution. Le psychologue n’entreprend pas forcément de thérapie personnelle.

La psychiatrie :

Le psychiatre, médecin spécialisé dans les maladies mentales, doit avoir conscience de sa place sur la question de la psychothérapie. Il s’agit de savoir s’il est dans la prescription de médicaments ou dans l’accompagnement psychothérapeutique. S’il est devenu lui-même psychanalyste ou psychothérapeute, il ne devrait plus être dispensateur de soins médicaux et déléguer à d’autres confrères le soin de ces prescriptions. Le cumul des genres peut nuire au travail thérapeutique. Le psychiatre n’entreprend pas forcément de thérapie personnelle. Il est remboursé par la sécurité sociale.

La psychothérapie :

En France, depuis les années 1990, la légitimité de la psychothérapie  a fait l’objet de nombreux débats. Son exercice est désormais réglementé et il s’agit de se rapprocher d’écoles agréées par des fédérations ou institutions professionnelles nationales responsables pour pouvoir se réclamer d’une inspiration thérapeutique ou d’une autre. « En effet, sous couvert de vouloir réglementer la profession et de protéger les patients, le nouveau titre légal de « psychothérapeute » défini par la loi d’août 2009 et le décret de mai 2010 est maintenant réservé aux psychiatres, ainsi qu’aux médecins qui auront effectué quelques stages, aux psychanalystes et psychologues moyennant des formations complémentaires, aux « anciens » psychothérapeutes qui ont plus de cinq ans d’exercice et devront passer devant une commission… Il doit normalement avoir validé une formation en psychopathologie, un stage de 5 mois et être inscrit au registre des psychothérapeutes. Au final, on aboutit à un méli-mélo de dispositions incompréhensibles. Les connaissances théoriques sont dorénavant privilégiées par rapport à l’expérience personnelle ».

Sur le site de la FF2P (fédération française de psychothérapie et psychanalyse) :

« L’Association Européenne de Psychothérapie (EAP) a été fondée à Vienne, en Autriche, en 1991.Elle rassemble environ 200 organisations de 41 pays d’Europe, représentant 120 000 psychothérapeutes professionnels qualifiés. L’adhésion est également ouverte à des psychothérapeutes se présentant individuellement. L’EAP se préoccupe de protéger les intérêts de cette profession et du public, en contrôlant que la profession fonctionne à un niveau adéquat de formation et de pratique. L’un de ses premiers objectifs a été d’établir un Certificat Européen de Psychothérapie (CEP) qui permet de garantir que les praticiens sont formés selon les normes de l’EAP et qu’ils respectent le Code de déontologie. Le CEP favorise aussi la mobilité des professionnels à travers l’ensemble de l’Union Européenne, en liaison avec la Commission Européenne de Bruxelles et le Conseil de l’Europe de Strasbourg ».

Les approches non réglementées 

La psychothérapie relationnelle :

C’est la même approche que la psychothérapie telle qu’on la connait mais le titre de psychothérapeute étant réservée au corps médical, c’est ainsi qu’on nomme cette approche qui s’occupe de la personne en difficulté par l’écoute ou l’aide de techniques plus actives. Le psychopraticien relationnel a aussi suivi une thérapie personnelle et une formation dans une école reconnue.

La psychothérapie systémique :

C’est une technique essentiellement familiale. Elle a pour but de favoriser les échanges entre les membres d’une même famille pour ouvrir ou renouer  le dialogue. En tenant compte de l’histoire de la famille, le thérapeute permet une meilleure compréhension du mode de fonctionnement de la famille pour résoudre les problèmes qu’elle peut rencontrer.

La psychothérapie cognitivo-comportementale :

Les TCC sont des thérapies brèves particulièrement indiquées pour les troubles anxieux (notamment les phobies) et les addictions. « Les TCC ont évolué en même temps que les besoins. Nous en sommes à la troisième génération, détaille Jean-Christophe Seznec. La première, purement comportementale, consistait à remplacer un comportement par un autre. La deuxième, cognitive, se focalisait sur les pensées, les croyances et les opinions négatives de la personne afin de les remplacer par des affirmations positives. Aujourd’hui, les différentes méthodes s’appuient de surcroît sur la gestion émotionnelle : le travail consiste à changer la façon dont on considère ses pensées et ses émotions, et à s’engager dans des actions qui comptent réellement pour soi. »

La psychanalyse :

Issue de la théorie Freudienne, c’est une approche traitant de l’insconscient. Il existe d’autres écoles dont les plus connues sont celles de mouvement lacanien et youngien. D’autres illustres psychanalystes ont laissé des traces non négligeables pour la meilleure compréhension de la psyché. Notamment Françoise Dolto, Donald Winnicott, Juan-David Nasio, Serge Tisseron… C’est un lieu à penser qui laisse une totale liberté d’expression à l’analysant et où le praticien ne propose pas de solutions. On devient psychanalyste à la suite d’un long parcours dont l’obligation est d’être avant tout en analyse. Le titre de psychanalyste n’est pas un diplôme d’état. Il est soit délivré par les associations psychanalytiques, soit, chacun peut se déclarer psychanalyste en ayant suivi un parcours psychanalytique.