Huitième partie du voyage en Inde du sud du 20 juin au 23 juin 2011
Le 20 juin
Quelle nuit mes aïeux ! Elle vient en tête de classement avec celle du début de voyage. Le fameux trajet Bombay/Goa en « sleeper » car. Enfin celle où nous avions trouvé nos sacs à dos mouillés n’était pas mal non plus (de Mysore à Cochin).
Enfin bref ! Cette nuit, il faisait une chaleur étouffante, même les matelas étaient chauds. Même l’eau froide de la douche était chaude. Même le tube de dentifrice se désintégrait… Digne de la canicule de 2003. Nous n’avions pas pris la climatisation car nous nous en servons très peu habituellement.
A 22 h, Agnès, n’y tenant plus, va réclamer une chambre avec climatisation. In extrémis, le gardien bouclait le bureau. Pas de problème, nous voilà avec nos petites affaires, (nous laissons le sac à dos, nous irons le chercher le lendemain matin), limite en petite tenue (je rappelle que nous sommes seules touristes, ou presque, et donc seules dans la « guest House ») descendant l’escalier, traversant la cour, remontant en face un escalier pour s’installer dans une nouvelle chambre « équipée ».
Sauf que nous avons quitté le « très chaud » pour le « très froid » et en prime : une attaque en règle de moustiques affamés. La clim est à fond et il n’y a pas de télécommande pour la régler.
Je zigouille (pas bon pour mon karma) une dizaine de moustiques. Il est 23 h. Et là, je vois mon Agnès prendre une couverture dans un placard d’une épaisseur « Groenlandesque » et s’en couvrir. J’hallucine ! J’ai failli la réanimer dans l’autre chambre tellement elle avait chaud et là elle me sort la couverture du siècle.
Nouvelle réunion du « staff » et nous voilà reparties dans l’autre chambre (la première). Je vous la refais pour le plaisir : nous voilà avec nos petites affaires, limite en petite tenue (je rappelle que nous sommes seules touristes) descendant l’escalier, traversant la cours, remontant un escalier en face pour s’installer dans notre chambre pas équipée. Douche froide (pas froide), ventilo à fond et nous fondons comme neige au soleil.
Oups ! J’ai oublié la bouteille d’eau. Me voilà repartie et revenir. Oups ! J’ai oublié mon savon douche. Agnès au grand cœur s’y colle. Nous n’optimisons pas nos efforts !!! Et pourtant qu’est-ce qu’il fait chaud.
Réveil à 4 h 30 par l’appel à la prière. Pas possible de nous rendormir. Ou si peu.
A 9 h, rien ne nous arrête ! Nous changeons de chambre, une autre, avec climatisation et télécommande. C’est devenu un principe : une nuit, une chambre !
Et je ne vous parle pas des coupures d’électricité aussi fréquentes qu’à Goa. Alors là, le problème de la climatisation est réglé. Nous lisons à la bougie. C’est une expérience !
Matin « bof bof » pour Agnès. Nous avançons au ralenti mais ce n’est pas grave ! La chaleur, la petite nuit, etc. La visite des temples en plein soleil s’avère laborieux pour elle. Le site à visiter est très étendu.
C’est très beau car nous longeons la mer et ses belles vagues. Il y a même un temple qui a été découvert après le tsunami de 2004 sur la plage. Il était enseveli sous le sable. La vague l’a dévoilé.
Au détour d’un chemin, nous sommes abordées par un indien qui choisit de nous accompagner. Ce n’est pas un guide donc il ne demande rien. Il a appris le français, a étudié sa ville.
Il parle un peu french mais surtout English. Il sera bien utile au niveau des explications. Agnès suit avec difficulté et préfère se reposer à l’ombre d’un rocher. Je profite donc toute seule de cette visite guidée inattendue. Il connait bien chaque détail des temples visités qui sont taillés d’un seul bloc.
C’est magnifique. Il me propose ensuite d’aller chez lui, il veut nous présenter sa femme et sa fille de 18 mois. Il est tailleur de pierres. C’est la spécialité du coin. Il y en partout. Des dizaines d’ateliers qui présentent des œuvres de toutes tailles. Il me dit que lui ne taille que des petites pièces et sa femme peint.
Nous retrouvons Agnès qui est ok pour aller chez lui. Il vit à côté du site visité.
Tiens ! Nous croisons quelques singes gourmands pour la plus grande joie d’Agnès qui a repris de l’énergie.
C’est une toute petite maison chichement décorée et très peu meublée. Elle fait peut-être 30 m2. Il nous présente sa femme. La petite dort. Il nous offre le thé et nous sommes assises sur une natte par terre. Le thé est bon.
Il nous montre les photos de son mariage. Ils ne sourient pas. Agnès me dit que c’est la tradition et qu’elle a déjà participé à un mariage où les mariés ne souriaient pas non plus.
Je pense que c’est difficile d’être joyeux quand on ne se choisit pas et qu’on ne se connait pas avant la cérémonie ! Moi aussi je ferai la tête dans ces conditions, tradition ou pas tradition.
Ils sont donc mariés depuis deux ans. Et ce sont ses parents qui lui ont choisi sa femme mais il était heureux de ce choix. Sa femme non ! Maintenant cela va bien entre eux surtout depuis la naissance de la petite. Il nous parle des conditions de vie des indiennes et de la violence et de l’alcoolisme de leur mari.
Encore un témoignage ! Il a l’air doux comme un agneau. Pourvu que cela dure et que les conditions de vie difficiles ne le fassent pas basculer dans ces travers. Il vivait en famille chez ses parents et grands parents mais le tsunami a détruit leur maison. Donc, il est en location dans sa petite maison et cela a l’air d’être difficile pour eux.
Il nous montre ses sculptures fines et délicates. Nous craquons, c’est pour la bonne cause ! Sa femme vient nous rejoindre accompagnée de sa fille et d’une petite chèvre. Agnès craque et la prend dans ses bras (la chèvre). Photos ! Et aussi de la petite famille.
Nous rentrons et profitons de la piscine. Nous sommes trois. Ce n’est vraiment pas la saison touristique. Cette petite ville en bord de mer et ses multiples hôtels est fantomatique. Tant mieux pour nous. Je vais réveiller des muscles oubliés durant ce périple en nageant longuement dans l’eau tiède de cette belle piscine. Réconfortant avant le départ qui s’annonce et l’épreuve du sac à dos plombé de nos souvenirs que nous nous étions promises de ne pas acheter.
Je vous prépare « psychologiquement » à la fin de ce carnet de route. Demain, nous ferons peu de chose. Nous abrégeons notre programme de visites. L’appel de la piscine et du repos est plus fort et il fait surtout vraiment très chaud. Nous sommes comblées de tous nos tours et nos détours depuis trois semaines.
Petit clin d’œil du soir : notre climatisation est au top mais nous subissons toujours des coupures d’électricité. Le temps est à l’orage. Donc, il fait noir et chaud… Bouh !!! Ni lecture ni fraîcheur. Seul l’écran lumineux de mon iPhone me permet de prendre ces notes. Je dors peu.
Nous partons demain soir pour Chennai juste pour une nuit de transit. Nous prenons ensuite l’avion pour Bombay mercredi matin. Deux heures de vol. Nous quitterons Bombay vendredi matin à deux heures du matin après une journée (jeudi) sur place.
La journée de jeudi dans cette ville qui subit en ce moment fortement la mousson sera peut être riche en commentaires. Nous verrons bien.
Le 21 juin
R.A.S de chez R.A.S. Il fait grand beau temps. L’orage de cette nuit est passé. Coupures d’électricité sur coupures d’électricité qui nous ont privées du confort réfrigérant de la climatisation. Notre hôte a été adorable avec nous. C’est une bonne adresse de « guest House » qui dépend donc de l’hôtel du même nom (Sea breeze).
L’accueil a été là aussi très chaleureux quand nous allions à la piscine et au restaurant. Repos et baignade. Trop dure la vie ! Agnès me rappelle « gentiment » qu’il faut que je prenne des forces pour porter mon sac à dos ce soir. Okay !!! Je commence à m’habituer aux corbeaux.
Petite parenthèse : Dans cette charmante station balnéaire et néanmoins fabuleux site archéologique, la notion d’écologie est véritablement et étonnamment présente. Aucun sac en plastique n’est distribué mais des sacs biodégradables. Les rues sont beaucoup, beaucoup plus propres qu’ailleurs et il existe des « supérettes » qui valent bien les nôtres, hyper clean, lumineuses et bien achalandées. On sent qu’il doit y avoir énormément de touristes à la haute saison.
Chacun y va de ces travaux d’embellissement de façade pour appâter le touriste… La ville se fait coquette. A la bonne saison, j’imagine une ambiance façon sud de la France. Il y a un petit côté Grau du Roi ici assez caractéristique.
Nous avons évité la ruée des touristes tout le long de notre périple. Tout est parfait. Tout est vraiment parfait !
Départ de Mahabalipuram pour Chennai. A l’indienne comme d’habitude ! Autocar d’un autre temps et surbondé ! Nous ne trouvons de la place qu’à côté du chauffeur donc du moteur. Parce que dans ces autocars le moteur est à l’intérieur et il se trouve dans un coffre métallique à gauche du chauffeur. Je vous rappelle que la conduite est à gauche en Inde et que le chauffeur est donc installé à droite.
Le coffre métallique est évidemment très chaud. Le chauffeur sue !! Cela ne dérange pas le contrôleur par contre qui s’assied dessus le coffre parce qu’il n’y a pas de place ailleurs. Je ne sais pas comment son derrière supporte cette chaleur. Mon sac à dos posé à terre et celui d’Agnès sont bouillants. Et nous avec !
Donc, tout cela pour dire que le voyage (heureusement) n’a duré qu’1 h 30. Nos tympans n’ont pas supporté cette fois les coups de Klaxons « toutes les 3 secondes », tonitruants et vraiment tellement inutiles. Nous n’entendons que d’une oreille pour le moment. Cela ira mieux demain.
Chennai est la ville à éviter. 4ème position par sa taille en Inde. C’est tout simplement une horreur où il ne faudrait même pas quitter l’aéroport. La saleté rivalise avec celle de Bombay. Les abords du centre ville ne sont qu’une immense décharge publique où s’installent chiens, vaches, chèvres et humains. Des ordures et des sacs plastiques qui jonchent ce qui pourrait être des trottoirs. Et l’odeur qui va bien avec.
Ce que je trouve cependant formidable, c’est la touche de couleur qu’apportent les saris et qui transforme un peu cette crasse. Étonnant ! On oublierait presque les odeurs. D’ailleurs, les femmes sentent souvent très bon car elles se coiffent d’un collier de fleurs blanches très odorantes. J’ai oublié le nom des fleurs. Mais cela ne suffit pas pour couvrir les odeurs de pourriture qui émanent de la rue.
Je me demande comment le gouvernement peut ne pas prendre en charge ce challenge gigantesque de nettoyer son pays. C’est un pur gâchis. Je ne parle pas des améliorations sanitaires que cela apporterait.
S’il n’y avait que les bidonvilles mais non, tout est contaminé et pollué. Ils pourraient au moins prévoir des immenses poubelles en ferraille où il serait possible de mettre le feu quand elle déborde. J’ai vu cela en Italie du Sud. Ok, cela pollue aussi et bonjour la dioxine mais à choisir…
Tout est question de moyen c’est sûr mais cela me semble être une priorité. Et puis cela permettrait de créer des emplois et une activité économique juteuse pour des sociétés privées.
En France, la construction de décharges et le ramassage de nos ordures sont une vraie manne pour certains. C’était mon coup de gueule du jour !!! Tiens ! Nous croisons pour la première fois un camion poubelle. Il suffit d’en parler mais je n’y mettrai même pas mes poubelles tellement il est sale !!! Je pense au chauffeur qui doit avoir les narines anesthésiées autant que les chauffeurs de cars doivent avoir les tympans crevés !
C’est aussi cela l’Inde. Le désordre et l’anarchie. Nous ne sommes pourtant qu’à très peu de distance de Mahabalipuram si tranquille et entretenue. Comme quoi c’est possible. Le nombre d’habitants n’est certes pas le même et leur capacité à gérer les ordures va de paire.
Ces quelques jours de douceurs à Pondichéry et Mahabalipuram nous avaient fait quelque peu oublier la réalité des grandes villes. Le retour à cette réalité nauséabonde nous fait prendre conscience de nouveau de notre chance d’être nées en France.
Par contre l’hôtel est très bien. Nous avons sympathisé avec le portier costumé et enrubanné à l’ancienne. Merci Agnès d’avoir choisi ce luxe pour notre avant dernière nuit en Inde. Juste qu’il se trouve sur un axe principal de la ville.
Heureusement, nous sommes au 5ème étage mais les boules « Quiès » sont indispensables à cause du bruit de la circulation. Par contre, nous ne risquons pas la coupure d’électricité, la climatisation fonctionne, nous avons bien mangé et il n’y a pas de moustiques.
L’eau coule à flot et non plus ce petit filet rikiki habituel et j’ose dormir dans les draps et non pas dans mon sac à viande comme depuis le début du voyage (à une ou deux fois prés). Parfois nous n’avions même pas de draps. Et quand bien même, comme j’ai pu voir tout au long de notre périple comment et où elles lavaient le linge. C’est à dire dans une eau très douteuse…
Voilà pour aujourd’hui.
Jour J moins 3.
Le 22 juin
Nous avons passé tous les contrôles à l’aéroport et nous attendons l’avion pour Bombay. Mon tympan ne se porte pas mieux. Celui d’Agnès non plus. Nous aurons pris un autocar une fois de trop. Foutu Klaxon ! J’espère que cela va passer. A l’aéroport, au contrôle, nous avons été inspectées par une charmante jeune femme. C’est bien la première fois. Agnès lui a fait remarquer. Jolie et aimable.
Il est vrai que ceux qui portent un uniforme, chauffeur de car y compris, ne brillent pas par leur amabilité. Contraste avec la bienveillance du quidam qui nous propose toujours de nous aider sans rien attendre en retour. Mais ne faisons pas là encore de généralité. Il s’agit de notre expérience et de nos rencontres.
Côté bureaucratie, c’est aussi tout un spectacle. Nous rentrons dans un bureau (j’exagère à peine) : un qui ouvre la porte, un qui prend notre passeport qui le donne à un autre pour la photocopie qui le redonne.
Un qui nous donne notre argent mais le fait compter à un autre qui nous le donne. Ils sont tellement nombreux qu’il y a de multiples petits boulots. C’est la loi de la répartition des tâches !!! Et de la lenteur aussi. C’est marrant parfois ils sont trois à être assis derrière le même bureau.
Je dis « ils » parce que « elles » ne sont pas représentatives. Si, dans les hôtels, le balai à la main. (J’en ai quand même vu qui balayaient la route au milieu d’une circulation dangereuse et anarchique. Le comble quand on voit les ordures entassées à leur porte). Peu de femmes à l’accueil et au service encore moins. Sauf dans les hôtels « chicos ». Par contre elles sont nombreuses dans les aéroports et bien sûr les hôtesses de l’air. Là, elles ont leur place les petites jeunes !
Il faut absolument savoir parler anglais pour s’en sortir et cela ne concerne que 5% de la population. Ce qui n’est déjà pas mal vu leur nombre. Avant les blancs et les brahmanes (prêtres) étaient au-dessus de tout.
Maintenant ce sont ceux qui maitrisent l’anglais qui ont le pouvoir donc l’argent et visiblement qui ne le distribuent pas beaucoup. Les acteurs sociaux ne semblent être que des bonnes volontés étrangères associatives. Mais je peux me tromper. Enfin, l’indifférence qui semble régner autour des sans abris cadavériques ne me rassurent pas sur le modèle social de l’Inde.
Nous avons pesé nos sacs à dos : 13,5 kg pour moi et 10,5 kg pour Agnès. Il faut rajouter nos bagages à mains : 4 kg pour moi et 5 kg pour Agnès. Heureusement que nous ne nous baladons pas trop avec.
Cela sent vraiment le retour. Contente de quitter Chennai. A Bombay. Nous n’avons plus envie du brassage citadin excessif. Petite appréhension ! Heureusement l’hôtel est en retrait et il y a un café restaurant très sympathique.
Nous retrouvons la surpopulation masculine confirmée par le guide du routard. Il y a malheureusement beaucoup d’avortements même tardifs lorsque l’échographie confirme la future naissance d’une fille.
Dans leur tradition, une fille coûte chère car il faut constituer une dote pour la marier. Et ensuite, elle appartient à sa belle-famille donc ne rapporte plus rien à ses parents. Business is business ! C’est comme en Chine. Les coutumes ont la vie dure. Indira Gandhi a tenté de faire évoluer les mentalités a été assassinée.
Je me prépare moi aussi psychologiquement à revenir en France et à retrouver mon quotidien et mes proches. Je me suis vraiment fait plaisir et c’est un vrai beau cadeau de la vie. Beaucoup de d’observation et de réflexion. J’ai tenté de retranscrire au mieux ce vécu d’un autre temps, d’un autre monde.
Leur réalité est rude pour la plupart. Mais il règne une énergie toute particulière de démerde et de survie qui donne sans doute tout son charme à l’Inde. Je préfère voir les choses ainsi sinon j’aurai pu fondre en larmes à chaque instant.
Tous ces enfants et ces vieillards qui vous tendent la main, les mutilés… C’est cela aussi l’Inde. Des regards déterminés mais d’autres déjà éteints… Je ne pouvais pas toujours soutenir leur regard par protection. Bref, on ne choisit pas d’aller en Inde par hasard. Je vais avoir besoin de temps pour assimiler cette belle leçon de vie (de survie). Spectatrice humble et désarmée…
Je comprends qu’il y ait de « belles âmes » qui se consacrent à secourir ce peuple. Je dédie mon témoignage à toutes les « sœurs Térésa » qui ont le courage de soutenir leur regard.
Merci de votre accueil participatif et motivé pour beaucoup. Merci pour vos encouragements et vos rires qui ont retenti même de loin à mes oreilles. C’était super sympa d’avoir vos retours en live et sans décodeur.
Tous ces petits coucous qui ont jalonné mon voyage m’étaient précieux. Sympa d’avoir pu faire connaissance avec les amis d’Agnès qui suivaient l’aventure avec assiduité via « Facebook » ou les courriels de ma « cop’s ».
Nous espérons vous avoir donné envie de venir. Nous avons retenu de bonnes adresses. Après, c’est une question de feeling. Aucun risque en Inde. Il vaut mieux quand même maîtriser l’anglais.
Nous avons choisi cette manière de voyager, inorganisée, au jour le jour, en acceptant les contraintes que cela peut présenter. C’est aussi faire confiance au destin et à nos ressources.
Beaucoup m’ont demandée si nous irions dans un ashram. Ce n’était pas le propos de ce séjour. L’état d’esprit que cela nécessite mérite de ne venir que pour cela. C’est une préparation intérieure et le souhait d’un temps de silence qui peut amener à venir s’installer dans un ashram. Et non pas en coup de vent.
Agnès sans qui rien n’aurait été possible se joint à moi et a vécu ce périple dans un état d’esprit tout aussi curieux et positif. Nous avons longuement échangé nos points de vue. Elle m’a souvent relue et à apporter quelques approfondissements à mes réflexions. Des compléments d’informations nécessaires parfois.
Elle a pu croiser ses souvenirs datant de 20 ans. Ce qui est resté figé mais aussi l’accélération du temps moderne. Nous n’avons pas toujours été d’accord mais respectueuses de l’avis de l’autre. Chacune a toujours tenue compte des possibilités de l’autre et de ses envies. Il y a eu beaucoup de rires et de complicité.
J’ai utilisé tous mes « traveler’s chèques ». Agnès me fait crédit depuis quelques jours alors je fais attention à ce que je dis. Sinon gare !!! De plus, elle me prête sa précieuse ceinture sinon je perds mon unique pantalon « presque propre ». Ma dette s’alourdit !
Ici, il faut oublier la notion du très propre. On s’y fait.
Tout est parfait !!
Le 23 juin
Longue journée à Bombay. Je n’écrirai rien. Je vous laisse imaginer cette dernière journée et écrire cette dernière page de notre voyage.
De quoi peut-elle être faite ? Quelles seront nos rencontres ?
Ce sera de toute manière une belle journée. C’est décidé !
« Voilà c’est fini » comme dirait Jean-Louis Aubert.
Encore quelques ligne sur ce voyage en Inde du sud : Couleurs et contrastes en Inde du sud et après le voyage?