Cet article s’adresse à toute personne désirant comprendre le langage du corps, ses besoins et sa manière de manifester tout conflit et désordre émotionnel. La peau parle de vos émotions et tout au long de notre vie c’est ainsi ! Première interface avec le monde extérieur, elle garde en mémoire ce qui est sécurisant ou ce qui est souffrant. Elle garde l’information de tous les contacts et donne l’information des manques par des manifestations diverses : allergie, boutons d’acné, irritation, peau sèche ou grasse, rougeurs… C’est notre météo intérieure ! 80 % des maladies de peau ont une origine psychologique et cela s’explique parce que le cerveau et la peau ont la même origine embryologique. Deux organes hyper-connectés ! Si nous apprenons à nous connaître nous pouvons plus aisément décoder les maladies de peau.

Je m’appuie sur le livre de D.Anzieu « le moi-peau » et sur celui de F. Dolto « l’image inconsciente du corps » pour explorer cette question essentielle.

  • Un premier temps pour poser les bases de l’approche psycho-corporelle à laquelle je suis initiée depuis de nombreuses années en tant que psychopraticienne dans la dimension du « Toucher Conscient ».
  • Un deuxième temps plus pratico-pratique pour faire un tour d’horizon sur les messages de notre peau et les possibles solutions complémentaires à une approche psychologique.

La peau parle de nos émotions 

La peau est un organe complexe qui révèle souvent les maux du corps. Tout ceci crée notre singularité en tant qu’humain fragile et mortel. C’est de là que découle l’importance de s’écouter et de prendre soin des appels de notre corps, de ses manifestations diverses. Il y a bien un sens. Apprendre à se masser et à masser, permet de se mettre à un niveau d’écoute subtile.

Se toucher, toucher et se laisser toucher est une source de vitalisation psychique et corporelle. Le corps nous renseigne. Toutes les techniques actuelles psycho-corporelles et énergétiques ouvrent à cette sensibilisation. Par la pratique de différents massages et toucher intuitif, nous permettons une libre circulation d’énergie certes mais aussi un regard attentif et bienveillant. C’est comme si nous reprenions l’histoire à un endroit très ancien, refoulé, celui du petit bébé dépendant qui ne fait qu’un avec sa mère. Et même plus loin encore dans les sensations de sa vie intra-utérine.

Si la peau parle de nos émotions, ce n’est pas si évident d’en comprendre le sens tout seul et cela mérite d’être accompagné par un thérapeute qui saura vous aider à traduire vos symptômes.

Le bébé ne nait pas « séparé » !!! Un peu de psychologie !

Il lui faut un mois environ pour qu’il commence à prendre conscience de sa différenciation. D’ailleurs on appelle ce temps le stade de « l’indifférenciation ». Il est dans une fusion/confusion avec sa mère comme s’il n’était qu’un. C’est un effet nécessaire et même indispensable à sa survie et qui permet une communication toute particulière entre les deux. C’est une protection vitale pour le bébé (interface) qui ne pourrait pas supporter le « danger extérieur » fantasmé ou non sans ce collage. Ensuite les différents autres stades (oral, anal, phallique…) font qu’il organise, quand tout se passe bien, une prise d’autonomie qui l’invite au processus de socialisation et d’individuation.

Les premiers mois sont primordiaux pour que le bébé se sente sécurisé. La façon dont le porte sa mère par l’appui qu’elle lui propose, les sensations de contact, le toucher de la toilette et des câlins lui font prendre conscience de lui. Il finit par exister autrement qu’en sentant tantôt « incorporé » à sa mère tantôt « incorporant » sa mère. Elle le rassure et le protège, lui offre un espace de rencontre et d’accueil qui permet cette présence unique et réciproque. Tout ceci, fait avec spontanéité et bienveillance, étaye le bébé. Dans ces bonnes conditions, si et seulement si, il pourra grandir et s’éveiller au monde. Le bébé n’exprime pas verbalement ses émotions. Sa peau parle pour lui parfois. On connait bien l’eczéma atopique des nourrissons. Mais cela peut se manifester bien plus tard : la peau parle de vos émotions suite à un choc ou un conflit non résolu !

C’est aussi ce qu’appelle D. Anzieu : la constitution du moi-peau

L’extérieur, l’entourage, et notamment le père, viennent l’informer par leur présence, et aussi parce que la mère porte son attention petit à petit sur d’autres personnes que lui, qu’il a à vivre la séparation. Elle est déjà physiquement effective mais, sur la question du symbolique, d’autres mécanismes doivent soutenir ce processus. Il va finir par reconnaître sa propre peau. Celle qui va le « matérialiser » et lui permettre d’accéder à ses propres ressentis.

Grâce au vécu des rencontres extérieures à la juste mesure (sans envahissement propice au développement des psychoses), il va construire son « moi ». C’est-à-dire son individualité/individuation. Il va pouvoir se ressentir à l’extérieur et être en relation avec son entourage qui comprend de mieux en mieux ses signaux. Et il va pouvoir aussi, en confiance, vivre sa solitude, se tourner à l’intérieur de lui sans angoisse d’abandon et peur d’isolement. Il prend conscience de son monde intérieur et de ses propres forces/ressources.

Fondamentalement nous restons des « êtres de toucher »

Le toucher conscient, pratiqué avec soin par un praticien aguerri permet de « re-naître à soi-même » dans toutes les étapes de sa vie infantile. Là où il n’a pas été possible d’inscrire une sécurité intérieure suffisante pour avoir confiance en soi, confiance en la vie. La mémoire du corps rappelle tous ces manques voire ces privations.

Qu’en est-il de son corps psychique et spirituel, de son corps histoire, ressenti, oubli de soi, oubli du temps de fusion… de son corps mémoire qui gardes les traces de toute cette mémoire personnelle et familiale. Traces inconscientes mais pas désactivées. Traces refoulées mais au plus près de se manifester si des circonstances de la vie rejouent la même partition.

C’est comme un réveil douloureux d’un non résolu et qui peut déclencher un symptôme : pathologies diverses et variées, pathologies de la peau comme une mise en alerte, un signal de déséquilibre qui renseigne de la tonalité du conflit interne. C’est un corps parfois morcelé, sans véritable colonne de soutien qui relie le corps et la pensée, un corps vibrant d’angoisse, un corps hyper protégé comme carapacé, un corps hyper sensible, éponge émotionnelle, un corps qui vit mal sa différence, son étrangeté, un corps qui a peur de sa vulnérabilité, de son attrait pour l’autre, un corps pulsion, un corps trop… , un corps pas assez…

Renouer avec son corps 

Cela me rappelle un article paru en août 2020 dans Psychologie Magazine. J’ai pu évoquer avec la journaliste Agnès Rogelet comment les éléphants prennent soin de leur peau pour se protéger des parasites, des piqures d’insectes et du soleil. Le bain de boue et la baignade me fait toujours penser à une balnéothérapie tant ils prennent le temps non seulement de se prélasser mais aussi de jouer. Pour finir ils se recouvrent de boue comme un onguent. J’adore profiter de ce moment de grande convivialité dans le Voyage en soi sur la terre des éléphants. 

La peau est le miroir de l’âme

Pour vous faire prendre conscience de l’importance du toucher et de l’importance de la qualité des soins à apporter à votre peau, voici :

A quoi renvoie la sensation de la démangeaison et ce besoin de soulager ce qui nous irrite en se grattant ? Que cherche-t-on à exprimer par ce geste ? Anxiété, stress, dépression ?

Il s’agit d’un prurit et c’est assez banal mais cela entraîne une furieuse envie de se gratter. C’est un soulagement et en même temps souvent une amplification de la démangeaison. Ce n’est pas ainsi que nous pouvons nous en débarrasser.

La démangeaison comme un signal qui nous oblige à faire une introspection ?
C’est vrai qu’il y a un réflexe conditionné au grattage. C’est comme de tousser quand on a quelque chose en travers de la gorge. Réflexe qui permet de prendre conscience de la localisation et de l’ampleur de la démangeaison. Ce n’est pas tant ce qu’on cherche à exprimer à l’autre (quoique, c’est peut-être aussi un moyen de communiquer une gêne quand les mots sont difficiles à poser, une façon d’attirer l’attention) mais aussi et surtout une façon de s’interroger sur soi et sur le sens de cet inconfort.
Une démangeaison est un signal.

Et si cela pouvait aussi s’analyser ? Pourquoi le stress provoque des démangeaisons voire des maladies de peau (eczéma, psoriasis, urticaire, gale, zona, mycose) ?

Il s’agirait dans ce cas d’une cause psycho-émotionnelle. Il y aurait là une préoccupation plus ou moins consciente et d’une certaine manière notre corps serait un indicateur puissant pour la mettre à jour. Les symptômes ont toujours une histoire à raconter. C’est comme attirer l’attention et le lieu du corps où se manifeste le prurit donne une indication encore plus précise de cette préoccupation. En fait, le sens que nous pouvons lui donner dépend de sa localisation.

La peau comme une protection, la peau comme ce qui est le plus visible de nous. Surtout le visage ! Alors ce que je veux montrer ou cacher ? Les dermatoses parlent-elles de ce que justement j’ai du mal à exprimer.

 

Impatience, nervosité, irritation, stress…. Cela ne s’analysera en effet pas de la même façon si c’est un prurit du cuir chevelu, des jambes, des bras, de visage … Par exemple, les bras signifient certainement une impatience à faire quelque chose, les jambes à aller quelque part (impatience ou empêchement), la tête peut signifier un stress par trop de mentalisation… On peut en déduire donc qu’il y a un blocage, quelque chose que l’on évite de faire par peur, par limitation… Evidemment l’inconfort et la tonalité de la démangeaison est à la hauteur de la frustration vécue. En quelque sorte, il s’agit d’oser être soi. La peau permettant le contact ou la protection, il se peut que cela soit en relation direct avec quelqu’un de proche. Tout ceci est souvent très inconscient encore une fois et il est intéressant de se faire aider par un thérapeute pour en comprendre les nouages.

Il s’agit donc de s’interroger sur l’origine de cette dermatose : digestive voire allergique ou nerveuse ? Les intolérances alimentaires s’y trouvent souvent en arrière-plan mais à quoi suis-je vraiment intolérant ou hypersensible ?

 

Les tempéraments nerveux, bilieux, lymphatiques ou sanguins ne réagiront pas de la même façon aux circonstances de la vie. Quel organe est en ligne direct avec la manifestation cutanée ? Le foie, le poumon, l’intestin, le rein, l’intestin ?

Détoxination et réglage alimentaire ont tout leur sens. Mais un travail sur soi est l’occasion de mieux se connaître et de comprendre les mécanismes de protection et de défense qui sont à l’œuvre.

Bien sûr que la gestion du stress et des émotions permet une amélioration mais parfois il s’agit de mettre en place un suivi psychologique soutenu pour aller chercher la véritable cause souvent refoulée. Faire émerger le ou les traumatismes permet souvent de faire disparaître le symptôme.
L’observation et l’écoute du patient sont essentielles pour mieux comprendre son environnement familial et son histoire personnelle actuelle ou passée. La Somato psychothérapie met l’accent sur le lien corps esprit et il est édifiant de trouver des points communs chez les personnes présentant les mêmes troubles cutanés ! Perte de contact ou trop de contact, mettre les gens à distance, signaler une détresse… Une dermatose est un signal fort pour prendre soin de soi sur les plans psychique et physique.

Autres causes les plus fréquentes :

  • La sécheresse de la peau
  • Les allergies cutanées
  • Les piqures d’insectes
  • Les produits mal adaptés
  • Le soleil…

Il est important de mettre en place une approche thérapeutique et naturo-esthétique globale ! On sait le lien entre les émotions et ce que révèle la peau avec son cortège de dermatoses allant de la simple démangeaison aux maladies plus difficiles à résoudre comme l’eczéma et le psoriasis.

Chercher des solutions de confort avec des produits de soin adaptés :

  • Huiles de bourrache, d’onagre et de jojoba qui nourrissent la peau
  • L’aloe Vera (en crème ou en gel)
  • Certaines huiles essentielles aux vertus cicatrisantes et antiseptiques. Il n’y a pas de barrière cutanée et l’action est aussi bien en interne qu’en externe. Se faire conseiller par un spécialiste et ne pas les appliquer sans les mélanger à un crème ou une huile végétale
  • Hydratation primordiale. Il est conseillé de boire 1 l à 1.5 l d’eau par jour.

Phytothérapie :

  • Pensée sauvage
  • Bardane
  • Ortie…

Certaines vitamines sont spécifiques de la beauté de la peau :

  • Bêta carotène
  • Vitamine du groupe B
  • Vitamine C qui permet la production de collagène

Les sels minéraux :

  • Cuivre comme anti-infectieux
  • Silicium comme régénérateur cellulaire antioxydant majeur et cicatrisant
  • Magnésium incontournable aussi surtout dans la gestion du stress

 

Vous voulez mieux comprendre les signaux de votre corps ?  Importance d’un diagnostic chez un dermatoloque mais aussi aller trouver des solutions alternatives avec un naturopathe et un psycho-somatothérapeute

Les éléphants prennent soin d’eux !